LaÏla Kash, Chargée de mission Courtage au sein de la Fédération Banque Assurances de la CFDT

07/07/2021
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Chargée de mission Courtage au sein de la Fédération Banque Assurances de la CFDT, je préside la CPNEFP *et la Section Paritaire Professionnelle de la branche Courtage d’Assurances et de Réassurances. C’est dans le cadre de ces fonctions que j’ai eu l’opportunité de me positionner sur un projet d’intégration des publics éloignés des métiers du Courtage proposé par l’association AMUP créée par Jérémy Sebag, président de SPVie, cabinet adhérent à la CSCA. 

 C’est un projet, qui dès le départ m’a semblé innovant parce qu’il partait d’un postulat de « motivation des candidats » plutôt que de parcours formation/professionnel et parce qu’il invitait à un vrai engagement des employeurs de la branche en étant initié et mis en œuvre par un courtier.

Syndicalement, il répondait également à deux thématiques importantes pour nous : remettre de la diversité dans les entreprises : diversité de sourcing des recrutements, diversité des formations initiales, diversité sociale. En outre, il instaurait un lien direct entre formation professionnelle et emploi. 

Un an après sa création, AMUP avait déjà bien structuré son projet et initié une première promotion de candidats avec le concours de Pôle Emploi. C’est à ce moment que l’ensemble des partenaires sociaux de la branche se sont unanimement positionnés pour soutenir cette action à laquelle plusieurs entreprises du courtage et l’IFPASS, école de référence de l’Assurance, s’étaient joints. 

 AMUP a aujourd’hui démontré, après plusieurs promotions de candidats, que la motivation est un élément majeur d’intégration dans l’emploi et les entreprises. Je pense qu’AMUP a apporté la démonstration que les savoirs s’acquièrent grâce à des plans individualisés de formation, mais que le savoir être est l’élément essentiel d’intégration dans l’emploi. C’est cette notion « d’engagement » du candidat dans son projet professionnel qui est interrogé tout au long du parcours du postulant AMUP.

On le constate, la place du travail dans la société a considérablement changée : les citoyens sont en recherche de sens. Le travail n’est plus seulement un moyen de gagner sa vie et nous aurons tous à changer plusieurs fois de métier en une vie. Le travail devient alors un des champs d’épanouissement dans la vie. Pour les entreprises, le profil « standard » n’est plus la norme : la recherche de compétences spécifiques qui viennent enrichir des profils « métier » est un des éléments clés de la réponse à la « recherche de talents ». C’est à ces objectifs que l’individualisation de la formation professionnelle mise en œuvre au travers des ordonnances Macron tente de trouver une convergence. C’est aux partenaires sociaux, représentants d’employeurs comme de salariés, de trouver les réponses adaptées à chaque entreprise dans le cadre de leur dialogue social interne.

Compte tenu des résultats atteints par AMUP au bout de 3 promotions de candidats et sans beaucoup de moyens, sur un périmètre en outre restreint à l’Ile de France et à la branche du Courtage d’Assurances, ce projet apparait comme une opportunité à étendre à l’échelle nationale et à dupliquer par Pôle Emploi dans les différents bassins d’emplois.

La formation initiale et la sécurisation offerte par le niveau de formation ne sont plus garantes d’une réponse adaptée aux besoins des entreprises et des salariés face à la transformation rapide et difficile à anticiper des marchés. Etre en capacité de mettre en œuvre le développement de nouvelles compétences, rapidement et de manière individualisée auprès d’un public formé aux métiers mais motivé par de nouvelles opportunités est un des objectifs auquel la formation professionnelle doit dorénavant répondre. Ça ne sera pas la seule réponse à apporter pour répondre aux besoins des entreprises, mais c’en est une des parties essentielles. 

*CPNEFP : Commission Paritaire Nationale Emploi et Formation Professionnelle